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2021, ça va bien

« Comment allez-vous ? »

Vous êtes plusieurs à m’avoir posé cette question récemment. Rien que le fait qu’on pense à me la poser, ça va déjà mieux.

Ça encourage, de savoir que mes efforts trouvent un écho dans les bulles que vous savourez. Et puis les vendanges approchent et vont clôturer le chapitre de cette année très compliquée.

Je sais que le terroir de Bouzy s’en sort bien mieux que d’autres et que je dois mesurer ma chance. Mais l’année a été difficile. Plusieurs fois je me suis sentie esclave, démunie, dépassée. A chaque fois, j’ai pu compter sur l’aide de mes proches, de collègues, sur l’abnégation et la résignation qui font partie du quotidien de ceux dont le travail dépend de la nature.

Et puis le résultat est là : il y a des raisins, peu mais beaux. Il y a du soleil. Et il y a cet horizon qui se rapproche : dans quelques jours, les raisins seront rentrés, et on pourra souffler. On pourra transformer en or les jus de l’année.

Nous, vignerons, sommes des sentinelles des évolutions du climat. Les sentinelles sont toujours les plus exposés. 2021 ne nous aura presque rien épargné, des épisodes de gel du printemps aux pluies continues de juillet qui ont fait exploser le mildiou. L’année restera dans les annales, et il faudra essayer d’en tirer tous les enseignements. J’en retiens l’importance cruciale d’un matériel viticole fonctionnel et la force de la solidarité entre vignerons. J’en retiens que chaque effort doit être fait, car c’est de Champagne qu’il s’agit.

Maintenant le plaisir de retourner aux vignes revient, la fébrilité de la préparation des vendanges va colorer les souvenirs plus gaiement.

Merci à toutes celles et ceux qui ont pensé aux vignerons et qui mesurent à leur juste valeur tous les efforts fournis pour produire du Champagne avec une grande exigence de qualité. Merci à toutes celles et ceux qui ont aidé. Et parce qu’il ne faut pas oublier de rire de tout, merci aux gnocchis, dont les enfants maitrisent désormais parfaitement la cuisson, et qui ont constitué leur repas récurrent pendant toutes les soirées de travail de cette saison ardue !

Pour savoir comment les vendanges se déroulent, savoir si la météo continue à nous consoler et si les jus nous plaisent, suivez l’actualité du Champagne Plener sur Instagram, en story et sur le fil !

Six mois dans le rétroviseur

Allons-y pour enfoncer les portes ouvertes : le temps passe (trop) vite, les semaines défilent ! A un moment on s’arrête, on se retourne et oh…. l’année a commencé depuis six mois déjà. Et on se demande comment c’est possible.

Parce que la nature va trop vite. Et j’ai peine à croire qu’elle puisse aller aussi vite.

J’aime mon métier entre autres pour son rapport au temps: la vigne et l’élaboration du Champagne demandent de la patience, là où partout la société appelle l’urgence. Raté pour cette année : le printemps a été fulgurant. On est fin juin et déjà tout est plié : la fleur est finie depuis belle lurette, le palissage est fini. Cette année encore, les vendanges seront précoces. Cette année, ENCORE.

Quand j’étais enfant (ça commence à dater donc ;-), la vigne était en fleur au moment de la fête à Bouzy (on a les points de repère qu’on mérite), c’est à dire fin juin. Les vendanges avaient souvent lieu  en octobre. Des années 1970 à l’an 2000, il n’y eu que la mémorable année de sécheresse en 1976 qui vit commencer des vendanges en aout. Une fois en 30 ans.

Depuis 2000, on a commencé trois fois les vendanges en aout (2003, 2007 et 2011, et presque en 2017). 2013 a été une année qu’on a considérée comme exceptionnelle …. car la vigne n’était toujours pas en fleur à la fête à Bouzy et les vendanges ont démarré en octobre.

2018 aurait pu être une année « normale » : l’hiver a été très pluvieux, mars a été frais et début avril, les pleurs montaient à peine. La vigne se réveillait doucement. Puis à partir de mi-avril, tout s’est emballé. En l’espace de quelques courtes semaines, les vignes ont poussé et fleuri. Pleine fleur dans les tous premiers jours de juin, nouaison et déjà fermeture de la grappe. Il y a une charge importante de raisins et si tout se maintient, on devrait encore vendanger fin aout/début septembre. Pas une année « normale » alors. Sauf qu’il faut bien admettre que l’exception devient la norme et la norme tend à être exceptionnelle.

En 2016 comme en 2017, le mois d’août a réservé de grosses surprises. Ce fut un mois narquois. 2016, année si arrosée, a été marquée par un mois d’aout si chaud et sec que les raisins en ont attrapé des coups de chaud. Un comble en cette année à la pluviométrie record. En 2017, année plutôt sèche et chaude, août a ressemblé d’abord à novembre, puis aux tropiques. Les raisins ne voulaient ni novembre ni les tropiques en aout et ont donc été bien malmenés.

Que nous réservera aout 2018 ? Ce n’est pas dans le rétroviseur qu’il faudrait que je regarde, mais dans une boule de cristal.

Mais à bien y réfléchir, je préfèrerai regarder dans le rétroviseur en septembre. Et en attendant, je laisse la nature faire son oeuvre.

champagne bouzy plener

De l’art d’illustrer subtilement cet article : une photo non pas d’un mais de deux rétroviseurs, larges de surcroit !

pinot noir champagne bouzy

Fermeture de la grappe, au lieu-dit « Le Mont Rouge »

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We hear it so often : « time flies ». At one point, we stop, we look back and oh …. the year has started for six months already! And we wonder how it is possible.
Because nature is going too fast. And I can hardly believe it can go so fast.
I love my job, amongst other things, because of its relationship with time: the vine and the making of Champagne require patience, where everywhere society calls for urgency. But this year, spring was dazzling. We are now end of june and everything is already set: the flower is over for a long time, the trellissing is finished. This year again, the harvest will be early. This year, AGAIN.
When I was a child (a few year ago ;-), the vineyard was blooming at the time of Bouzy funfair (one has the reference she deserves ), i.e. end of June . Harvesting often took place in October. From the 1970s to the 2000s, there was only the memorable year of drought in 1976 that saw the harvest begin in August. Once in 30 years. Since 2000, picking has started three times in August (2003, 2007 and 2011, and almost in 2017). 2013 was a year that we considered as exceptional …. because the vineyard was still not blooming during Bouzy funfair and the harvest started in October.
2018 could have been a « normal » year: the winter was very rainy, March was cool and in early April, the vineyard was barely growing. The vine awoke slowly. Then from mid-April, everything bolted. Within a few short weeks, the vines grew and bloomed. Full flower in the first days of June, bunches are now already « closed ». There is a heavy load of grapes and if everything keeps well, we should harvest late August / early September. Not a « normal » year then.
Maybe we should admit that exception becomes standard and  standard tends to be exceptional.
In 2016 as in 2017, the month of August turned out to be surprising. It was an ironic month. 2016, a so rainy year, was marked by a hot and dry August and some grapes burnt. So ironic in this year with record rainfalls. In 2017, a rather dry and hot year, August first looked like November, then like the tropics. The vineyard neither wanted November nor the tropics in August and were mistreated. What will happen in August 2018?
It is not in the mirror that I should look, but in a crystal ball. But I’d rather look in the rearview mirror in September. And in the meantime, I let nature do its work.

 

 

 

Mon best of janvier-février 2018

J’ai cru que la météo de mon téléphone, qui indiquait un ressenti de – 16° ce matin à Bouzy, me faisait une mauvaise blague. Mais non, c’était bien le Moscou-Paris qui venait nous balayer. Une matinée pour rester au bureau et vous proposer en photo mon best of de ce début d’année !

saint vincent champagne

Le 22 janvier, on a célébré comme il se doit notre Saint Patron.

assemblage champagne

Début février, c’était le moment si attendu et si important de l’assemblage.

champagne grand cru

Assemblage qu’il a fallu réaliser en cuve quelques jours plus tard.

neige coteau

Les chutes de neige nous ont offert des paysages magnifiques sur le coteau de Bouzy.

Parfois, on se croirait au printemps

La plupart des matins sont très frais. La plupart des journées sont grises. Les nuages et le vent ne se font pas oublier.

Mais parfois, comme ce matin dans la parcelle des « Cercets » pour l’ébourgeonnage, on se croirait au printemps (mais ça n’a pas duré 😉 )

champagne plener bouzy

Mornings are often chilly, days are often cold, windy and cloudy. But today, it felt like spring when I was disbudding at the plot called « Les Cercets » !

enherbement champagne

But the spring feeling did not last long …

ça pousse !

vigne enherbée champagne

La Brousse, injustement pas assez en photo sur ce site. Elle le mérite pourtant !

Bourgeon de chardonnay, déjà bien sorti !

Bourgeon de chardonnay, déjà bien sorti !

L’automne est là

Ces jours-ci, le temps est un peu comme suspendu, après l’effervescence des vendanges et avant celle des Fêtes. On regarde les vignes se colorer en attendant que les feuilles tombent, pour pouvoir commencer nos têtes à têtes de taillerie.  Quelques jours d’automne ensoleillée, qui sont comme un entre deux avant un renouveau.

champagne bouzy

Prendre de la hauteur, la meilleure façon de vivre les entre-deux !

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Bouzy, vu du haut du côteau

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Le coteau de Bouzy

La rentrée est chaude

On n’est jamais content n’est-ce pas ? Il pleuvait trop au printemps et on s’en plaignait, il fait trop chaud en cette rentrée, et on se plaint encore. Certes. Mais tout de même, il faut bien avouer que la canicule de fin août a donné un beau gros coup de chaud à nos raisins. On se retrouve maintenant avec des dégâts d’ « échaudage » non négligeables, en particulier dans les rangs de bordure, non protégés par l’ombre portée d’un rang voisin …

Voilà pour la complainte de la rentrée (et vivement ce soir aussi, qu’on sache si les enfants ont passé une première bonne journée à l’école).

Sinon, cette chaleur diurne associée à la fraicheur nocturne conduit nos vignes à murir au galop ces jours-ci. Les prévisions de date de vendanges s’affinent : vers le 19-23 septembre environ, ce sont les sécateurs et les dos des vendangeurs qui chaufferont cette fois !

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September is hot

We are always complaining aren’t we? The spring was too rainy and we complained about it, end of August was too hot, and here we go complaining again. True. Somehow, let’s admit that the heatwave of late August gave a big hot shot on our grapes. Now we record significant « scalding » damages, especially in border rows, not protected by the shadow of the nearby row …

That was it for the back-to-work complaint (and also I can’t wait for tonight to know if the children had a good day back to school).

Otherwise, this daytime heat associated with freshness at night led the vineyard to ripen quickly these days. Harvest date forecasts are refined: around September 19-23, secateurs and pickers’backs will be the ones to overheat !

champagne bouzy grand cru

Ce n’est pas faute de l’avoir répété pourtant : au soleil, il faut protéger sa peau et ne pas s’exposer aux heures les plus chaudes. Sinon, coup de soleil ….

Bon, celles-ci sont bien cuites et ce n’est pas partout pareil, heureusement. On compte sur notre équipe de vendangeurs très expérimentés pour faire le tri !

Juillet dans le rétroviseur

Quel été … On court partout et on ne voit pas le temps passer. C’est souvent ce qu’on dit, mais c’est encore pire que d’habitude ! Que s’est-il passé qui nous aie tenu si occupés ? Mais la pluie pardi ! La pluie, toujours un peu trop, toujours au mauvais moment … Et cette pluie nous complique la vie dans les vignes. Le mildiou a atteint le stade « personne-n’a-jamais-vu-ça » (même les plus anciens). L’herbe repousse dès qu’on la coupe, comme pour nous narguer. Le tracteur est de sortie dès que c’est possible (les sols sont détrempés, et à vouloir trop bien faire, on fait mal en tassant).

On laisse donc un mois de juillet éreintant dans le rétroviseur. Et la route qui reste à parcourir jusqu’aux vendanges paraît pour le moins escarpée et cahoteuse …

tracteur vigne champagne

Heureusement que le tracteur ne compte pas ses heures et peut travailler au coucher du soleil. Son imposante ombre portée sur la route m’a fait penser à lui :

on se donne du courage comme on peut!

on se donne du courage comme on peut!

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